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    instincts, et ce ne sera pas un des moindres bienfaits de l'industrie et de la science qui sont les deux grandes
    sources d'où doit se répandre la prospérité sur le genre humain.
    Un combat entre ciel et terre.
    Une chaîne immense de montagnes traverse l'Amérique méridionale dans toute son étendue, du nord au sud,
    le long des côtes baignées par le Grand-Océan, à partir de l'isthme de Panama jusqu'au détroit de Magellan,
    sur une longueur d'environ 1,700 lieues. La largeur de cette chaîne varie de 20 à 40 lieues et sa hauteur
    moyenne est de 2,400 toises.
    Cette «continuation» de montagnes reçoit différents noms suivant les contrées qu'elle traverse: au Chili, c'est
    la «Cordilière royale des Andes» ou la «grande Cordilière». C'est sur ces montagnes ardues que se trouvent le
    plus de neiges éternelles et de volcans en activité de service. Dans ce nombre, on cite le Chimboraço, dont la
    hauteur est de 3,350 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est dans la Colombie que sont situées les cimes
    Un combat entre ciel et terre. 33
    Nouveaux contes extraordinaires
    les plus élevées.
    Le faîte des Andes n'a point d'arêtes étroites comme celui des chaînes européennes: il présente au contraire
    des plateaux immenses, couverts de villages où la culture est des plus opulentes. Les vallées, plus profondes et
    plus étroites que celles des Alpes et des Pyrénées, offrent aussi des scènes plus sauvages et sont d'ordinaire
    entrecoupées de ruisseaux qui, avec le temps, se sont creusé des lits de 20 à 25 pieds de profondeur et de 1
    pied à 1 pied et demi de largeur.
    On marche en frémissant à travers ces crevasses cachées souvent sous une épaisse végétation. Il faut suivre
    des sentiers pleins de trous à trois ou quatre pieds de profondeur et traverser des torrents à la nage ou sur des
    ponts formés par des câbles de roseaux jetés d'une rive à l'autre; il y a encore le hamac de cuir qui parfois vous
    entraîne jusqu'au fond de l'abîme... lorsque la corde casse.
    Les habitants du Chili sont de race espagnole. Jusqu'au règne de Napoléon 1er, ils étaient restés soumis à la
    métropole peninsulaire; mais pendant la guerre que le roi Ferdinand eut à soutenir contre les généraux de
    l'armée de l'empereur, ils pensèrent avec raison que le moment était venu pour eux de s'affranchir et de se
    déclarer indépendants.
    En 1818 seulement, le général Saint-Martin qui guerroyait depuis neuf ans contre les troupes
    espagnoles parvint à les battre définitivement dans la plaine de Muyro, et peu de temps après le Chili ne
    comptait plus parmi les colonies de «toutes les Espagnes».
    C'est depuis 1832 environ que le Chili a joui de la paix et de la tranquillité indispensables à la prospérité d'une
    nation.
    Les calamités causées par de longues perturbations civiles, les désastres produits par de terribles inondations
    et par des tremblements de terre ont, jusqu'à présent, retardé l'essor de la nouvelle République du Chili; mais,
    à cette heure, les rouages du gouvernement marchent avec ensemble, et l'avenir est à cette contrée équatoriale
    qui ne demande qu'à se civiliser.
    Il y a loin de notre époque à celle où le compagnon de Pizarro don Diego d'Almagro parvint à soumettre
    ce pays à la domination espagnole en 1580, sous le règne de Charles-Quint. Ce grand territoire, qui est de
    21,000 lieues carrées, touche, au midi, à la terre des Patagons; à l'est, au Paraguay; au nord, à la Bolivie, et à
    l'ouest, à la mer Pacifique.
    Au centre des Cordilières se dresse le Chimboraço, qui forme le point culminant du globe, et qui est entouré
    de vingt-six autres volcans en pleine activité, couverts de neiges éternelles qui touchent aux nuages
    recouverts d'une végétation aussi vigoureuse que variée. Il n'est pas de pays au monde où la terre soit plus
    féconde et où les plantes, les arbres et les fleurs de l'Europe se propagent avec autant de rapidité.
    De nombreux torrents arrosent le territoire chilien: alimentés par les neiges des Andes, ils descendent
    rapidement des hauteurs et courent tous, en suivant une même direction, de l'est à l'ouest, pour se précipiter
    dans l'océan Pacifique.
    C'est pour voyager et se rendre d'un point à un autre que les habitants ont inventé les ponts suspendus de
    lianes, et les bacs aériens, qui se promènent au-dessus des précipices et des torrents et roulent sur une poulie,
    d'un coté à un autre.
    Les fermiers chiliens surtout emploient ce mode de passage et ont multiplié les cordes et les lianes sur tous
    leurs défrichements. Nul n'est plus ingénieux que les colons du Chili; ils sont hardis, courageux et laborieux à
    l'excès.
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    Nouveaux contes extraordinaires
    L'agriculture pratiquée par eux est, dans ses procédés, d'une simplicité primitive. Lorsque ces bons
    hacienderos dont les domaines ne sont généralement limités que par des frontières vaguement
    établies veulent livrer un champ à la culture ils commencent par mettre le feu aux arbres et aux bruyères
    qui en couvrent la surface; puis ils façonnent des charrues avec deux branches d'arbre dont l'une fait l'office de
    soc, tandis que l'autre sert de manche. Ils remuent ensuite superficiellement le sol, y sèment le grain, le
    hersent avec un fagot d'épines qu'ils promènent à l'aide d'une corde, et le champ ne les revoit plus qu'au
    moment de la récolte. Dès que la moisson est mûre, on coupe les épis et on les étend sur la terre durcie. Puis
    on les fait fouler aux pieds par une troupe de chevaux et de juments qu'on lance au galop et qui sont maintenus
    par de grandes courroies. Lorsque le blé est décortiqué, on l'ensache dans des peaux de boeuf cousues en
    forme de sac, que l'on transporte à la ferme, après avoir payé au curé le padre la dîme qui lui est due par
    l'usage.
    L'occupation principale des fermiers chiliens est l'élève du boeuf. La tuerie de ces animaux est une fête pour
    les propriétaires et leurs amis, et voici comment on procède.
    Chaque fermier choisit dans son troupeau les bêtes qui lui semblent bonnes à tuer et les enferme dans un
    enclos près de l'étable. Comme pour une chasse, on procède au sacrifice de ces animaux. Des gauchos
     lanceurs de lassos à cheval, tenant leurs cordages garnis de bolas en main, se hissent sur leurs selles et se
    rangent vis-à-vis d'une escouade de gens à pied qui forment une sorte de haie pour mieux voir.
    Dès que chacun est à son poste, on lève les barreaux de l'enclos pour en faire sortir un boeuf qui s'élance
    dehors avec impétuosité.
    A l'aspect des lassos, l'animal, saisi par une peur instinctive inspirée par les bolas, veut fuir, mais on ne lui en
    donne pas le temps. Son cou, ses cornes, ses jambes sont entourés de cordes qui les enserrent comme entre des
    étaux. Le boeuf tombe aussitôt sans se débattre, et on le frappe à mort avec un couteau. Cela fait, quand il ne
    bouge plus, on le dégage de ses étreintes et on le transporte hors de l'arène, dans laquelle paraît aussitôt une
    autre victime. Un de ces animaux parvient-il à s'échapper il est aussitôt poursuivi par un cavalier qui, armé
    d'une sorte de faux appelée luna  à cause de sa forme en croisant lui coupe les deux jarrets et l'abat.
    Les riches hacienderos font ainsi tuer des centaines de boeufs à la fois, et les cornes, la peau, le suif, la chair
    découpée en lanières et séchée au soleil sont une des branches les plus productives de leur revenu.
    Les matadors de boeufs forment, au Chili, une confrérie qui se rend de ferme en ferme pour procéder à ces
    boucheries. Ils voyagent tantôt seuls, tantôt en compagnie, et il leur faut souvent franchir de grandes distances
    pour rejoindre l'endroit où le «travail» doit se faire.
    Il y a dix mois, un de ces «tueurs de boeufs» venait d'achever son ouvrage à la casa Alfarés, située à dix lieues [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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